Brésil: le carnaval de Rio dans toute sa splendeur au sambodrome

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La ferveur du carnaval de Rio de Janeiro va atteindre son paroxysme dimanche soir: plumes et paillettes seront de sortie pour la première des deux nuits de défilés des écoles de samba, avec leurs chars gigantesques et leurs costumes chatoyants.

“Le plus grand spectacle de la terre”, selon le maire de la “Ville merveilleuse”, va débuter à 22h00 (1h00 GMT lundi), dans un sambodrome plein à craquer avec 70.000 spectateurs en liesse prêts à vibrer au son des percussions assourdissantes.

Un spectacle à couper le souffle, qui sera également regardé par des millions de téléspectateurs.

Le carnaval de Rio, c’est bien plus qu’une fête populaire, c’est un art de vivre.

Les écoles de samba, basées pour la plupart dans des favelas, représentent la fierté de tout un quartier. Elles se préparent toute l’année pour leur grand show qui ne peut en aucun cas dépasser 70 minutes, sous peine de retrait de points de la part de jurés impitoyables.

Les 12 principales écoles (six défilent le dimanche, six autres le lundi) sont évaluées selon neuf critères très précis, parmi lesquels la qualité des chars, des costumes, le choix du thème ou la chorégraphie de la “comissao de frente”, groupe de danseurs hors pair qui ouvrent le défilé. 

Chaque formation fait défiler près de 3.000 personnes sur l’avenue Marquês de Sapucai, une artère d’environ 700 mètres entourée des imposantes tribunes du sambodrome.

Après l’annulation de l’édition 2021 et le report de celle de l’an dernier au mois d’avril en raison du Covid, le millésime 2023 promet d’être celui du retour aux racines.

Samba sous Lula

Les deux premières écoles à défiler vont rendre hommage à des figures incontournables de la samba.

Imperio Serrano, qui ouvre le bal, a choisi d’honorer Arlindo Cruz, chanteur victime d’un grave AVC en 2017.

Ce sera ensuite au tour de la championne en titre Grande Rio, qui va retracer la vie de Zeca Pagodinho, chanteur très populaire dont le tube “Deixa a vida me levar (Laisse la vie me mener, Ndlr)” était devenu l’hymne extra-officiel de l’équipe nationale de football championne du monde en 2002.

L’an dernier, Grande Rio avait remporté le trophée tant convoité pour la première fois de son histoire avec un défilé contre l’intolérance religieuse. 

Cette école de Duque de Caxias, banlieue pauvre au nord de Rio, avait mis en lumière Exu, divinité afro-brésilienne souvent diabolisée par les églises néo-pentecôtistes, fervents soutiens de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Mais cette année, les vents de la politique ont tourné, avec le retour au pouvoir de l’icône de la gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui a promis de redonner à la culture ses lettres de noblesse, après les nombreuses coupes budgétaires et les accusations de censure sous le gouvernement précédent.

La nouvelle ministre de la Culture, Margareth Menezes, va défiler avec la dernière école à s’élancer au sambodrome dans la nuit de dimanche à lundi, Mangueira. Ce défilé montrera la richesse du carnaval de Salvador de Bahia (nord-est), berceau de la culture afro-brésilienne.

Mocidade et Unidos da Tijuca vont elles aussi axer leurs défilés sur la culture des régions pauvres du Nord-Est, fief électoral de Lula.

Si la nuit de Rio est marquée par la féérie des défilés au sambodrome, les premières heures de la matinée sont elles rythmées par les cortèges musicaux des “blocos” qui animent les rues de la ville, certains attirant des centaines de milliers de personnes, pour une fête débridée où l’alcool coule à flots.

De quoi remplir les caisses des commerçants: la mairie table sur 4,5 milliards de réais (environ 800 millions d’euros) injectés dans l’économie locale, avec des hôtels remplis à 95%.

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• CARL DE SOUZA

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